Sunday, September 2, 2007

Day-FIVE : Bushmills

Mercredi 15 Août
Bushmills

Je me réveille à cinq heures. Bien que le jour n’ait pas encore percé, le ciel semble assez dégagé. Je me demande si je ne tenterai pas une escapade en bicyclette jusqu’à la Giant’s Causeway. Ce n’est qu’à une vingtaine de kilomètres. Je calcule que cela peut me prendre environ une heure et demie pour y aller et de même pour revenir. Si je reste sur place une heure, je devrais être de retour vers neuf heures et demie ce qui coïnciderai avec le retour des autres du Herring Pond et nous pourrions démarrer la journée ensemble.

Je m’inquiète seulement d’Elizabeth qui avait proposé de m’y conduire tôt un de ces jours s’il faisait beau. Je ne voudrais pas qu’elle puisse croire que je n’ai pas confiance; d’autre part ce serait dommage de rater cette occasion.
Comme de toutes manières il n’y a rien de prévu officiellement pour aujourd’hui, il n’y a pas d’heure définitive de démarrage. Hier, Evelyn proposait d’aller à Belfast. Nous n’étions pas trop chauds car cela impliquait à nouveau de grandes distances en voiture. Nous verrons ce matin.

Toutes ces pensées ont eu lieu en question de secondes. Je décide de tenter mon escapade.
Je me prépare vite une collation : deux tartines, un peu de fromage, un morceau de fuet et ma gourde remplie d’un mélange d’eau et de jus d’orange.

Je quitte la maison à cinq heures et demie. Je regrette de ne pas y avoir pensé hier soir, car j’aurais pu partir plus tôt.
Sans faire froid, il fait assez frisquet, raison pour laquelle je mets le coupe-vents. Il n’y a pas grand monde sur la route. J’opte pour ne pas m’écarter de la route et de la piste cyclable qui la longe. Lorsque la piste cyclable semble faire un détour, je reste sur la route. Ainsi à Portrush je n’ai pas suivi la piste qui longeait la côte, mais j’ai coupé tout droit récupérant la piste plus loin.

Le parcours ne présente pas de difficultés majeures, quelques petites montées, quelques descentes et des longs faux plats.
Vers six heures et quart, un peu avant Dunluce. J’envoie un message sms à Evelyn : « Hi, left home @5h30 heading GCway. Will be back probably around 10. Antonio » avec copie à Armel pour qu’ils ne s’étonnent pas de ne pas me voir, car personne n’est au courant de mon escapade.
Je reçoit à peine deux minutes plus tard la réponse d’Evelyn : « Enjoy yourself ! see you later x ».
Après avoir bu un peu je reprends la route rassuré de savoir qu’ils savent.
Le soleil commence à apparaître à l’horizon et je regrette de ne pas être parti plus tôt. En passant devant les ruines du Dunluce, je ne peux pas résister et je m’arrête pour prendre quelques photos. Je suis récompensé car pendant quelques secondes un faisceau de lumière du soleil levant illumine la partie est du château. Je ne traîne pas et reprends la route car le but est encore à quelques kilomètres.
Un peu avant Bushmills la piste s’écarte de la route pour suivre un chemin côtier vers Portballintrae. J’ai peur que cela ne rallonge pas mon parcours et je reste sur la route. J’arrive finalement à l’enceinte de la réserve naturelle à sept heures pile. Je laisse le vélo sur le parking voitures, enchaîné au poteau indicateur du parcmètre.

Il n’y a âme qui vive. Je suis aux anges. Toute cette nature toute pour moi tout seul.
Je descends la route sentier qui mène aux formations basaltiques. Je suis excité, nerveux, inquiet mais, heureux. Inquiet car l’expérience de randonneur m’inculque le respect de la nature. Il n’est jamais prudent de se lancer seul dans un environnement peu connu. La raison, néanmoins, met fin à mes craintes car je me dis qu’au plus tard dans deux heures il y aura déjà quelqu’un sur place. Deux heures peut être très long pour une personne blessée, mais n’étant pas pessimiste ou négatif j’écarte vite ces pensées.
Je sais me montrer très prudent et ne pas prendre des risques inutiles et puis si quelque accident devait arriver c’est qu’il devait arriver.

L’emplacement du site entouré des falaises fait que le soleil ne l’illumine pas encore et de toutes manières des gros nuages commencent à se former et je crois que d’ici peux ils vont couvrir le peu de ciel bleu qu’on distingue à présent.

Je commence mon parcours photographique par la première formation. J’essaie de la prendre de haut, puis à hauteur des yeux et puis à hauteur du sol pour avoir différentes vues d’un même sujet. J’avance en m’approchant de la mer.
Lorsque je suis assez près d’où les vagues échouent, tout en prenant des photos, j’observe le comportement de la mer pendant quelques minutes pour prendre son pouls. Je n’ignore pas la théorie de la septième vague. C’est pourquoi je m’attarde et en laisse passer une vingtaine pour ne pas être pris au dépourvu.
Je suis sur la zone dite noire. Je fais très attention à ne pas glisser. Je ne crains rien pour moi mais cela serait idiot de casser ma camera en tombant maintenant. Lorsque je suis en train de faire des photos des basaltes en tournant le dos à la mer, malgré ma prudence une vague plus forte que les autres est venue m’éclabousser. Ce n’était pas dangereux, car je n’ai reçu que des éclaboussures sans force mais c’était impressionnant.
Je me suis éloigné du front de mer en m’avançant vers l’intérieur. Cela fait déjà plus d’une demi heure que je mitraille, si je veux parcourir le haut de la falaise et aller jusqu’au « Hamilton’s seat », j’ai intérêt à me mettre en route.
Je monte jusqu’en haut de la falaise par le sentier utilisé lundi passé, mais au lieu de prendre la route du retour vers l’ouest, je m’avance vers l’est.

Le sentier bien qu’encore humide des dernières pluies n’est pas trop glissant. Il longe les falaises à une distance très rassurante. J’imagine qu’étant donné le nombre de visiteurs, s’il y devait y avoir danger, il y aurait des barrières.

Les nuages s’intensifient. D’une part c’est dommage, d’autre part cela me rassure par rapport à Elisabeth. J’ai ainsi la tranquillité d’esprit de me dire qu’il n’aura pas fait aussi beau et que je ne l’ai pas trahit.

Je ne dirai que chaque pas m’offre une nouvelle vue mais presque.
Je longe ainsi les sommets des ports Reostan, Na Spaniagh et Na Callin.
Arrivé à ce dernier je dois prendre une décision, si je continue, je ne serai jamais de retour pour dix heures. D’ailleurs, à l’heure actuelle, je ne pourrai pas être de retour pour dix heures. Pour cela je devrais commencer à pédaler à huit heures et demie. Etant donné qu’il est huit heures vingt, et que j’ai encore à peu près une demi heure de marche pour retourner au parking, je crois que je n’arriverai que vers dix heures et demie.
La mort dans l’âme, je décide donc de rebrousser le chemin. Tout ce que je n’ai pas pu voir n’est qu’une bonne occasion de revenir, si pas dans ce voyage, dans un prochain.

Pour gagner du temps, je prends ma collation, mon petit déjeuner, tout en marchant.
Le retour est plus rapide que l’aller, comme j’ai déjà pris toutes les photos, je ne dois pas m’arrêter, mis à part un dernier arrêt au port Na Spaniagh, où j’ai une pensée pour les 1.500 marins qui périrent ici le 26 octobre 1588, quand le Girona après avoir heurté des rochers sombra dans les eaux glacées. En essayant de m’imaginer l’environnement à cette époque là, j’ai des frissons dans le dos.

Lorsque j’arrive au parking, il y a déjà quelques voitures. J’ai été bien inspiré de venir avant les autres. Le début du retour est reposant car en descente mais je ne peux pas profiter au maximum car les freins ne sont pas de grande utilité. Lorsque je freine le vélo, bien que ralenti un peu il continue encore pendant quelques mètres.
Pour le retour j’ai pris la piste cyclable qui longe la côte. En fait elle suit la voie ferrée du petit train de Bushmills / Portballintrae. A partir de la je refais le chemin à l’envers.
Le soleil commence à percer à nouveau. Je repasse devant le Dunluce, sans m’arrêter. J’imagine les autres au Herring Pond et je me dis que j’arriverai de manière synchronisée.
La fatigue se fait sentir, mais c’est surtout le sac à dos qui n’est pas un sac ergonomique prévu pour ce genre d’activité. Pourtant il n’y a pas grand-chose dedans, mis à part tout mon attirail photographique.
A dix heures je suis à Portrush. J’envoie un sms pour signaler où je suis. Les quelques petites montées se font sentir mais je sais que je ne serai pas trop en retard.
J’arrive finalement un peu avant dix heures et demi. Je prends une douche et en moins d’un quart d’heure je suis prêt pour repartir avec les autres.

Finalement Belfast a été écarté. Nous irons visiter la distillerie de whiskey à Bushmills.

Nous quittons Portstewart en direction de Bushmills. Le temps est magnifique. On dirait que la malchance météorologique s’acharne contre nous. Maintenant que nous allons être à l’intérieur, il va faire beau.
En passant par devant la château de Dunluce, Evelyn nous fait remarquer le petit établissement, The Wee Cottage, qui se trouve en face en nous indiquant qu’il est très accueillant et que la dame qui le tient est très sympathique. Si nous ne venions pas de prendre un café, petit déjeuner. On se serait attablé, mais il est encore trop tôt.
Nous arrivons à Bushmills. Evelyn, sur le chemin, nous montre quelques établissements remarquables que nous pourrons visiter après. Nous arrivons à la distillerie. Comme Evelyn viendra dans quelques semaines avec une autre personne elle nous dépose à l’entrée et nous dit de lui envoyer un sms lorsque nous aurons fini la visite.
Les visites à la distillerie sont bien rodées et le timing est assez fixe. C’est pourquoi, lorsque nous avons acheté nos entrées, la personne à la réception nous a indiqué qu’il y avait une heure d’attente.
Nous avons mis à profit cette heure d’attente pour réfléchir à ce que nous allions cuisiner le vendredi et à ce que nous devrions acheter. Nous avons parlé aussi de comment nous nous organisions pour les courses par exemple. Il y en a qui utilisent des post-it, d’autres des listes standard et moi le Palm. Je leur ait montré un peu comment j’utilise l’application HandyShopper avec mes listes par magasin, type d’aliment etc.

L’heure est venue de commencer la visite. Nous avons été conduits dans une salle de conférences où un film sur l’histoire de Bushmills a été passe. Par après de groupes d’une vingtaine de personnes ont été formés et nous avons commencé la visite proprement dite des locaux et différentes parties de la distillerie : Où le malt était brassé, où dans des alambiques il y avait les distillations, le stock des tonneaux et la phase d’embouteillage.
Finalement nous sommes passés à la zone de dégustation. Où, nous avons reçu un petit verre chacun.
Par après, nous sommes allés dans la boutique où il était possible d’en acheter. Ils vendent non seulement du whiskey, mais aussi d’autres souvenirs, tous en relation avec la distillerie.
J’ai acheté une bouteille de 12 ans et des petites bouteilles de dégustation. J’ai pris aussi des porte-clés. Lors de l’achat, il fallait penser au poids et à la fragilité de la marchandise car elle allait se trouver dans nos bagages dans les soutes de l’avion.

Evelyn nous a rejoints et nous allons manger des fish & chips. Je n’ai jamais mangé cela mais pourquoi ne pas l’essayer. Nous arrivons à l’établissement géré à la manière d’un Macdo, mais où la base du fast food est du poisson. Il se voit de loin que nous n’avons pas l’habitude de ce genre de nourriture. Nous devons nous faire expliquer les différents types et choisissons finalement tous la même chose.
La préparation dure environ un vingtaine de minutes. Entre temps d’autres clients entrent et passent leurs commandes.
Au contraire des Macdos, il n’est pas possible de manger sa commande sur place. Rien n’est prévu pour cela. Nous décidons d’aller manger sur un des bancs de la rue. De loin, comme par hasard il se met à pleuvoir juste à ce moment. Cela n’a pas dure longtemps. Nous nous sommes installés sur le banc se trouvant à côte de la porte de l’église, et nous nous sommes régalés. Bien que ce ne soit pas une nourriture spécialement saine, car de la friture ; elle est délicieuse. Le poisson est fort bon et les frites aussi. La quantité n’est pas mal non plus.
Le soleil flirte avec les nuages. Après avoir termine notre repas. Evelyn nous propose d’aller boire un café dans un établissement dont elle nous a déjà parlé précédemment : le Bushmills Inn.
En effet, il s’agit d’un hôtel, pension, avec toutes les commodités modernes, mais qui a gardé le cadre d’antan. Il y plein de petits salons discrets, des coins agréables. Très accueillant mais pas donné. Le prix des chambres est comparable à un hôtel d’au moins quatre étoiles.

A la sortie, nous sommes allés dans une boutique où tout et fait main. J’ai acheté des cadeaux pour Alba et Evelyne (avec e, mon épouse)

Nous avons quitté Bushmills pour nous rendre, je ne sais plus où, mais où il y avait un centre commercial avec un supermarché avec un choix plus vaste que celui de Portstewart.

Cela nous a pris plus d’une heure de parcourir les rayons et faire le choix de ce que nous voulions. Parfois nous avons été obligés de prendre d’autres produits ou marques que celles que nous connaissons, mais en gros, nous avons tout trouvé. Le repas de vendredi est assuré. Par la même occasion celui de ce soir aussi.

Nous sommes arrivés chez nous assez tôt pour pouvoir profiter de la maison et vaquer un peu à ce que chacun a envie.

Armel me signale que le pneu avant de « mon » vélo est à plat. J’ai eu de la chance. J’ai dû le crever sur le retour mais du fait d’être en mouvement il ne s’est dégonflé que très doucement. Pour être surs qu’il est bien crevé nous le regonflons à nouveau. Nous regarderons plus tard qu’en est-il.

Je voudrais lire. J’ai emmené avec moi « The Sophie’s World » mais je n’ai pas envie. Je préfère écouter de la musique et ranger mes affaires. Je n’écoute plus que Katie Melua. J’ai découvert là une nouvelle chanteuse à ajouter à mes autres préférées : Norah Jones, Brenda Lee, Alma Cogan, Crystal Gayle, Diana Krall, Kay Starr, Julie London, Sarah Vaughan, etc. Il faut dire que j’aime les voix féminines, mais il faut aussi que la mélodie et les lettres me plaisent.
Du disque de Katie Melua j’ai déjà quelques morceaux préférés : Call of the search, My aphrodisiac is you, Learnin the blues et Belfast (Penguins and Cats), Les autres me plaisent aussi mais ceux-ci ont retenu déjà mon attention.

J’ai transféré les photos vers ma clé USB. Armel et Rosanne ont consulté leurs boites à courrier électronique.

Nous voilà, une journée de plus. Je ne sais plus si on a parlé pendant le repas ou si dans le salon, le fait est que demain nous prévoyons d’aller, à pied, visiter le château de Dunluce.
Cela me plait, car de plus on pourra marcher sur les sentiers se trouvant entre la route et la mer.
Le château se trouve à une dizaine de kilomètres, le cas échéant nous pouvons toujours rentrer en bus.
En outre notre départ ne requiert pas un lever au petit matin.

J’ai re-synchronisé les photos des cameras avec l’ordinateur d’Elizabeth et ma clé USB. J’ai de la chance avec la Nikon car je n’avais pas pris le câble de synchronisation mais comme Elizabeth a un lecteur de cartes, je peux quand même les récupérer.
Je suis à peu près à environ sept cents photos. Pour commencer à faire un pue de nettoyage j’utilise le logiciel Picasa que j’ai trouve installé sur l’ordinateur. Ce n’est pas mon programme préféré mais il fonctionne correctement.

1 comment:

Anonymous said...

hi, new to the site, thanks.