Jeudi 16 août
Dunluce - The Anchor
La journée bien que dégagée s’annonce intermittente mais plutôt chargée de nuages.
Après le petit déjeuner nous avons pris notre courage à deux mains et entamons la marche vers le château.
Nous quittons Portstewart en passant devant chez Helen et rejoignons assez vite le sentier de la côte. C’est un sentier typique suivant les caprices de la géométrie côtière, cela monte, descend, vire à gauche, à droite sans arrêter. Les filles parlent en marchant et avancent plus lentement. Armel et moi devons nous arrêter constamment pour les attendre.
Personnellement je ne suis pas trop sûr que nous arriverons à Dunluce à ce rythme, mais si nous dépassons Portrush je serai déjà satisfait.
La mer est déchaînée des grosses vagues viennent s’écraser contre les rochers en contre bas soulevant des nuages d’écume. Le vent est aussi assez fort. Il ne fait pas froid.
Le ciel est de plomb au dessus de Portrush d’un moment à un autre cela va tomber dru. Par moments il pleuvine déjà mais c’est négligeable.
A un demi kilomètre de Portrush, comme annoncé la pluie s’est intensifiée.
Nous longeons la plage ouest et décidons de couper vers la maison communale pour prendre un café et voir si la pluie diminue un peu.
J’ai les jambes un peu mouillées mais comme je suis en short ce n’est pas grave, elles vont sécher vite. Le café nous revigore et nous repartons en pleine forme d’autant plus qu’il a arrêté de pleuvoir.
Nous nous avançons jusqu’à la partie est de Portrush où commence une grande étendue sablonneuse qu’ils appellent le Strand (comme plage en néerlandais). Par moments on se croirait à la mer du Nord près des dunes à La Panne.
Nous marchons sur le sable. Les Skerries sont devant nous tantôt sous la lumière tantôt dans le brouillard.
Nous serons bientôt servis. A hauteur du château de Dunluce il y a un amoncellement de nuages chargés de pluie qui ne présagent rien de bon. Leur avancement vers nous est palpable.
Nous continuons notre marche comme si de rien n’était. On voit à peine les White Rocks.
Sur la plage, un tronc, qui en marée haute est probablement sous l’eau, est couvert des mollusques bivalves qui semblent être figés mais que quand on les approche ils se contractent. Parfois en ouvrant les valves ils prolongent des tentacules effrayants. Heureusement que les dimensions des bestioles restent grandeur moule car autrement cela donnerait des frisons.
Il ne fait pas froid mais l’eau doit être assez froide. Néanmoins il y a bon nombre de jeunes en train d’essayer de faire du surf. Je dis essayer car je les observe depuis un bon moment et ils ne font que marcher avec de l’eau jusqu’à mi-ceinture. Je n’ai pas encore vu aucun debout sur sa planche.
Comme je le craignais, à peine arrivés à hauteur du veilleur des baigneurs, la pluie a commencé. Comme c’est la fin de la plage, nous montons vers la route. Nous ne sommes plus trop loin, un kilomètre et demi ou deux tout au plus.
La montée sur la route ne pose pas de difficulté, mais le vent assez fort empêche l’utilisation du parapluies. Comme il souffle du nord, et nous marchons vers l’est, tout notre côté gauche est imbibé. Soyons positifs, au moins la moitié droite est sèche.
Arrivant devant le château nous voyons un car (bus) allemand garé devant The Wee Cottage, nous nous disons qu’il ne vaut pas la peine d’y aller maintenant car il n’y aura pas de la place. Nous enchaînons donc directement avec la visite du château.
La majeure partie, visible aujourd’hui, est du 16ème et 17ème siècles, mais les murs porteurs et les bases remontent au 14ème.
Nous déambulons parmi ces ruines, qui par endroits s’arrêtent à pic sur la falaise, laissant entrevoir en bas la mer en rage. Le château, selon les lectures, affiches et toute l’information que nous avons pu recueillir avant de venir, semble avoir eu son apogée au 17ème, même si en 1635 lors d’un dîner, une partie de la cuisine s’écroula dans la mer.
Lorsque nous terminons notre visite et sortons, le car des allemands est toujours là, mais par chance les touristes, à notre entrée, sont en train de quitter l’auberge. Nous sommes surpris de constater qu’ils ont laissé beaucoup de sandwiches non touchés sur la table et nous disons : Quel gaspillage ! Les autres, je n’en sais rien, mais moi je calcule déjà le bénéfice, tout naturel, de la revente. En effet, en théorie ils ne devraient pas être vendus, mais puisqu’ils n’ont pas été touchés, on ne verra que du feu.
La dame de l’auberge s’excuse du désordre et nous dit que tout rentrera dans l’ordre assez vite. Elle prend notre commande. Voyant nos regards vers les sandwiches non touchés, elle en rassemble quelques uns, environ une douzaine, sur un plateau et nous les offre. Ce que nous apprécions et la remercions pour son geste. En fait nous sommes fort affamés. Le petit déjeuner de ce matin est très loin et le petit gâteau à Portrush, complètement oublié.
Nous commandons, donc, nos soupes. Côté sandwiches on est servis.
Comme Evelyn nous avait recommandé l’endroit et qu’elle disait connaître la dame, nous lui demandons si el connaît Evelyn. Elle nous répond que par le nom elle ne se rappelle pas. Armel lui montre alors une des dernières photos prises avec sa camera et là, tout de suite elle s’exclame : Oui, je la connais, elle habite à Bruxelles.
Nous lui expliquons alors que nous sommes ses élèves du cours d’anglais. Un lien de sympathie s’est ainsi crée. Elle a du mal à croire que nous soyons venons à pied de Portstewart. Mais ce qui l’étonne encore plus c’est que nous allons rentrer à pied aussi.
Nous commandons du café avec du cake et choisissons quelques souvenirs.
Pendant que nous prenons le café, j’ai quelques échanges de sms avec Evelyn qui nous propose de passer nous prendre pour le retour. Après concertation nous décidons de rentrer à pied quand-même. Ainsi non seulement nous terminons la journée de manière sportive, mais Evelyn, n’a pas à courir et faire le taxi.
Au moment de payer, je demande à Avril, la dame s’appelle ainsi, de compter les consommations ensemble et que les souvenir seraient payés par chacun individuellement.
Juste au moment de partir, il recommence à pleuvoir. Cela n’a pas duré longtemps, heureusement.
Pour le retour, nous avons choisi de rentrer par l’intérieur ; une route parallèle à celle de la côte. En fait nous y sommes déjà passés avec Evelyn pas plus tard qu’hier.
Armel c’est quelqu’un !!. Il me fait penser à Evelyne, mon épouse. Il ferait parler un poteau que cela ne m’étonnerait pas. Nous marchons un peu au devant des filles. Sur le bord de la route, dans un champ, un monsieur essaie de faire sauter une barrière à un chien. Nous sommes bientôt à sa hauteur. Ma réaction toute naturelle est de dire bonjour, le saluer, et continuer mon chemin.
Je l’aurais parié. Armel, non seulement lui dit bonjour, mais il entame causette.
Nous avons marché tous les trois pendant environ un kilomètre en bavardant. Armel est fait pour le contact humain.
De temps en temps je consulte la carte pour ne pas prendre une mauvaise bifurcation qui nous ferait marcher pour rien.
A un moment nous sommes passés prés d’un champ où en plein milieu il y a une pierre levée. On l’avait repérée déjà hier mais nous ne l’avions pas prise en photo.
Le soleil brille. Quelle différence par rapport à ce matin ! De temps en temps nous nous arrêtons pour manger des mûres.
Arrivés à hauteur du cimetière de Portrush nous faisons une petite pause tout en visitant les tombes. Je termine ma première carte de deux Gigas. Heureusement que j’ai prévu le coup et j’ai une en réserve.
Nous nous approchons de Portstewart. Petit à petit nous commençons à sentir la fatigue. C’est vrai qu’on ne marche que sur du macadam depuis l’après midi.
Lorsque nous nous apprêtons à traverser ce qui est la plus grand route que nous avons rencontré jusqu’à présent, une voiture nous klaxonne. C’est Helen. On connaît pas plus que quatre chats et on tombe justement sur Helen. Nous lui racontons d’où nous venons.
Déjà tout près de Portstewart nous tombons sur un passage à niveau avec barrière automatique. Je suis surpris par le panneau indiquant que les véhicules lents, longs et/ou lourds doivent demander l’autorisation pour traverser les voies. De plus afin d’éviter toute confusion il est bien spécifique ce qui est entendu par lent, par long et par lourd. Je me dis qu’il poussent un peu trop le sens de
Comme par hasard, quelques secondes après notre passage, la barrière s’est fermée pour laisser passer un train.
Je comprends maintenant le sens de l’avertissement. En effet, à peine la barrière à été descendue que le train est passé. En Belgique, il n’y a plus beaucoup de passages à niveau comme cela, mais lorsqu’il y en a un. Avant que le train ne passe on peut attendre un bon moment.
Nous sommes arrivés finalement vers six heures du soir à la maison. Nous étions partis ce matin vers neuf heures et demie. Quel bon bol d’air !!
Comme j’avais proposé de faire le souper ce soir, je me suis mis aux fourneaux.
Aujourd’hui c’est ce que j’appelle spaghetti sept minutes. Pendant que je m’affaire on a profité pour prendre l’apéritif.
Comme dans le supermarché il n’y avait pas de fromage Parmesan râpé, mais en flocons. J’ai donc mixé ces derniers pour en avoir du râpé. Quand je veux quelque chose …..
La suite de l’élaboration du plat est très simple :
Pendant que l’eau arrive à ébullition avec un peu d’huile et un ou deux cubes de concentré de viande ; je hache autant de tranches de jambon et une demi gousse d’ail que des personnes. Je casse trois œufs dans un récipient où l’on pourra les battre en mousse.
Lorsque l’eau bout, je mets les spaghetti et je suis attentif à ce qu’ils soient al dente.
Une minute avant la fin de coction je bats les œufs en mousse de sorte à ce que la mousse n’ait pas perdu sa consistance lorsque les pâtes seront égouttées.
J’égoutte les pâtes et les mets dans le récipient qui servira à servir, tout de suite j’ajoute un peu d’huile pour les rendre plus libres et en suite je les noie dans la mousse d’œuf.
Le plat est prêt à être servi. Lorsque l’on prend une portion de pâtes dans sont assiette, on la saupoudre de jambon à l’ail et du parmesan râpe et bon appétit.
J’ai l’impression de ne jamais avoir bu autant de vin que depuis que je suis ici. Une bouteille pour l’apéro, une pour le consistant, une pour le dessert. Heureusement que nous ne conduisons pas.
Nous avons rendez-vous au pub « The Anchor » vers huit heures et demie.
Nous nous mettons en route suffisamment tôt que pour arriver pile à l’heure.
Il y a pas mal de monde, mais on parvient à trouver une place. Faut dire que Stéphanie à l’œil. Elle a vite repéré qui allait partir pour que nous puissions nous attabler tous ensemble.
Cela ne vaut pas la peine de décrire le pub. Tout le monde sait plus ou moins comment est un pub irlandais. Néanmoins je voudrais faire remarque l’ambiance bon enfant qui y règne. Un fond de musique, des tables, des tabourets, le comptoir ; de gens par tout, jeunes et moins jeunes tous réunis en petits groups discutant, riant, s’amusant tout en sirotant qui une bière qui une limonade qui un cocktail.
Pour ma part, comme je n’aime pas trop la bière, je me suis mis au whiskey coca. En plus de nous quatre il y a Evelyn, Stéphanie et Helen.
Le groupe folk fait son entrée un peu plus tard.
Si avant il y avait une bonne ambiance, maintenant elle n'est que meilleure.
En effet, les chansons semblent agir sur le publique qui se sent identifié. Qui chante et accompagne le groupe. On sent que par moments ils sont fiers de leurs racines , de leur culture, de leurs traditions.
Je peux comprendre parfaitement cela car dès que j’entends une sardane je sens comme un élixir de lumière qui circule dans mes veines.
Le groupe joue par alternance.
Je ne sais plus combien, ni à quelle tournée nous sommes déjà. A un moment donné, même Armel et Rosanne ont dansé. Parfois quelqu’un va demander une chanson spécifique et si le group la connaît il la joue pour le plus grand plaisir.
Ils sont quatre : une guitare, une flûte, un violon et les percussions. J’ai pris de photos, mais surtout j’ai filmé pour avoir surtout la sono.
Nous avons quitté l’établissement vers minuit alors que l’ambiance n’avait pas décliné d’un pouce.
Je n’ai pas pour habitude de sortir, ou d’aller boire des verres. Mais il n’y a pas de comparaison entre un bar et un pub. Même s’il peut y avoir de gens souls dans les deux. Et encore il y a bar et bar. Finalement le genre le fait les clients qui le fréquentent. Je connais des bars en Espagne et en Belgique où je ne mettrai jamais les pieds. Dans ce cas là au risque de passer pour un snob, je préfère un salon de té. Par contre cela ne me dérangerait pas d’aller de temps à autre boire un verre dans un pub. Faudra que j’y pense à la rentrée. Je suis sûr qu’Evelyne appréciera même si elle n’est pas trop portée sur tout ce qui dépasse 3% d’alcool.
Sur le chemin de retour, nous pouvons sentir dans l’air l’odeur de la tourbe brûlée. Dans certaines maisons on se chauffe, ou du moins, on met de temps en temps une bûche de « peat »
Rituel du coucher et dodo.
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