Mardi 14 Août
Magilligan - Greencastle - Malin - Malin Head
N’ayant aucun programme précis pour la journée on verra bien ce que l’on décidera après le Herring Pond.
Evelyne est arrivée vers huit heures et demie pour nous y emmener. Armel et moi allons y aller en vélo.
Les fidèles sont au poste. Evelyn, Rosanne et Armel vont se baigner. La mer n’est pas à son meilleur état. Elle est assez mouvementé et des vagues passent au dessus de la barrière rocheuse. Armel y va en premier, descend l’escalier et y reste pour se faire balayer par les vagues. La mer surmontée éclabousse partout son écume. Il remonte et rejoint les autres tout en commençant à se sécher. C’est le tour de Rosanne. Qui répète les mêmes gestes. Evelyn tien la buée de sauvetage pour Rosanne, celle-ci la tiendra pour Evelyn à son tour. Pat est là aussi, ainsi que les autres dames. On n’a pas vu Bryan qui parait que ces derniers jours est un peu tracassé par des problèmes avec la porte de garage à son appartement.
J’ai pris quelques photos avec ma camera et celle d’Evelyn. Le tout n’a duré qu’une dizaine de minutes. Nous rentrons en vélo.
Armel a enroulé son essuie à la façon jupe et déclenche un éclat d’hilarité.
Le vélo que j’utilise bien que en étant un tout-terrain il n’est pas réglé au mieux. Il grince au changement de vitesses. D’ailleurs le changement ne correspond pas tout à fait au dérailleur. Il y a plus de vitesses que de pignons, mais pour ce que nous avons à parcourir cela fera l’affaire.
La journée s’annonce maussade du même genre qu’hier. Il parait que Laurena aurait entendu que du côté du Donegal il allait faire meilleur.
Sur proposition d’Evelyne nous irons les rejoindre après. Nous avons rendez-vous sur le parking du bac qui fait la traversée du Loch Foyle à Magilligan.
Nous y allons avec deux voitures. Elizabeth s’est jointe à nous. Armel et moi montons avec elle. Nous perdons assez vite Evelyn de vue, mais comme nous savons où nous devons aller nous ne nous inquiétons pas trop. Effectivement nous les retrouvons à nouveau près de l’emplacement des voitures devant embarquer.
A un moment donné nous avons suivi une petite route qui longeait une prison. Il emblerait que ce soit une prison à sécurité moyenne ou réduite, qu’elle n’hébergerait que des prisonniers mâles avec une condamnation de maximum six ans.
En attendant l’arrivée du bac, Elizabeth a sorti Ollie du coffre pour lui faire faire un tour.
Nous commençons à nous placer en ligne pour monter dans le bac. George et Laurena sont arrivés juste à temps. Pendant que la traversée a lieu nous nous mettons dans un des abris latéraux pour prendre une tasse de té et des gâteaux.
Nous nous dirigeons var la pointe ou l’extrémité le plus au nord de l’Irlande : la Malin Head. Qui correspond à la tête ou museau de l’ »hippopotame » que nous voyions de chez Ian, dimanche passé.
Le paysage est assez particulier. Pas beaucoup d’arbres. Il rassemble un peu à la toundra. Cela me fait penser à une partie du parcours de la randonnée que j’ai faite avec Evelyne, en 1989, dans la Lemmenjoki tout à fait au nord de la Finlande. D’autre part il a des fortes ressemblances avec la région des Fagnes. La plupart de la surface est en fait des tourbières, écosystème particulier composé principalement de plantes adaptées à un milieu gorgé en eau et dont les débris s'accumulent. La lente décomposition de ces éléments produit la tourbe, matière contenant jusqu'à 50 % de carbone. L'époque de formation des tourbières remonte à ± 10.000 ans.
Par endroits on voit la trace de l’extraction de blocs servant de combustible. C’est le fameux « peat » dont on avait senti les odeurs près de la gare à la Giant’s Causeway. Sec, un bloc de tourbe brûle comme du charbon car il contient jusqu'à 50 % de carbone. La tourbe blonde (couleur tabac) provient des couches superficielles, on y reconnaît bien les restes végétaux. La tourbe brune est plus pâteuse, mieux décomposée. On la trouve principalement dans les tourbières de plaine. C'est un combustible recherché.
La route sinueuse et étroite nous mène jusqu’au « bout du monde ». Nous nous garons dans un emplacement de parking. Il y a d’autres visiteurs mais pas en quantité dérangeante. Nous faisons un tour, pour une part en dehors des sentiers pour mieux pouvoir observer les tourbières. Nous prenons des photos des bouquets de bruyères. Il faut faire attention où nous posons nos pieds car parfois l’humidité du sol n’est pas visible en apparence. Les sphaignes sont parfois sur sol plus ou moins dur, d’autres fois elles sont presque en flottaison.
Par endroits on voit la coupe du sol et par endroits il y a des blocs mis à sécher. J’ignore si c’est pour du bon ou seulement à titre didactique pour faciliter la compréhension des visiteurs.
Une fois arrivées au but, nous rentrons cette fois-ci par le sentier. Par moments il est glissant et plein de boue. J’aide de temps en temps Rosanne dans les passages un peu plus difficiles.
Sur le retour nous nous arrêtons à Malin pour le repas de midi. Comme cela commence à devenir notre habitude, nous prenons une soupe et des sandwiches. Nous lançons alors une invitation à George, Laurena et Elizabeth pour vendredi prochain. Stéphanie et Ciaran seront aussi de la partie.
Nous mettons le cap vers l’embarcadère pour la traversée vers Magilligan.
George et Laurena nous quittent ici. Ils vont encore rester de ce côté. Nous n’avons pas d’intérêt à trop traîner car ce soir nous avons des invités.
Nous devons passer encore par le supermarché pour des derniers détails. J’ai envoyé un sms à Evelyne pour qu’elle me confirme les ingrédients du dessert que je compte préparer. Hier j’avais pris de la crème fraîche mais en fait il faut du yogourt aussi.
Nos invités viennent pour sept heures et demie. Nous avons le temps de préparer le tout mais nous n’avons pas d’intérêt à tergiverser.
Evelyn est rentrée chez elle. Nous commençons d’abord par déterminer qu’elle est la meilleure manière de placer la table. Nous serons en principe huit.
J’ai en charge l’apéritif/entrée et le dessert. Dominique et Rosanne s’occupent du plat consistant. Armel des vins et de donner un coup de main par ci par là. En fait nous nous aidons tous.
L’apéritif entrée consiste en « pa amb tomaquet i anchoves » pour ce faire j’ai ramené d’Espagne et les anchois, et le tomate et même l’huile ; pour être sûr de ne pas rater un ingrédient. Quoique j’ai eu de sueurs froides et du mal à trouver du pain plus ou moins normal. Il y a beaucoup sortes de pains, les uns meilleurs que les autres, mais je tenais à utiliser un pain classique.
L’huile, c’est comique, je l’ai transporté dans un récipient de ceux qui sont utilisés dans les laboratoires pour les échantillons d’urine. Le plus comique c’est que la couleur de l’huile faisait penser vraiment au laboratoire. J’ai apporte aussi un fuet, salami des montagnes et un fromage des Pyrenées, mélange de lait de vache et brebis.
La préparation est très simple : Faire griller les tartines juste al dente. Frotter une surface avec une demie tomate. Y ajouter un peu de sel et de l’huile et y déposer deux à trois anchois de sorte qu’elles « couvrent » visuelle ou esthétiquement la surface.
Le fuet et le fromage a été présenté sur des petites assiettes à côté.
Pour l’entrée Rosanne avait propose aussi des dattes enroulées de bacon passées au four.
Pour le bœuf bourguignon je ne peux pas donner la recette car comme je n’ai pas participé pratiquement à la préparation je n’ai pas bien vu comment il était agencé.
L’odeur, dans la cuisine est bien entraînante.
Pendant que le bœuf avance, je m’attaque au dessert. J’ignore même comment il s’appelle ; je sais seulement qu’en général il a beaucoup de succès.
D’un côté quelques fruits : fraises, mûres, framboises, bananes, poires ; de l’autre côté du mascarpone, du yogourt et du sucre vanillé. On pourrait y ajouter un dé d’alcool sec, eau de vie, genre grappa, calvados, orujo mais ce n’est pas nécessaire.
Par contre, je disais hier dans la cuisine : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Tout est bon être à sa place, je ne parviens pas a trouver la l’ustensile électrique où insérer le batteur, mélangeur. Il y a l’air d’avoir de deux à trois sortes de robots mais je ne trouve pas où insérer le fouet mélangeur batteur, tant pis, à la guerre comme à la guerre ; l’énergie battante viendra de mon bras. J’ai ainsi mélangé semi manuellement la moitié des fruits au mascarpone, au yogourt, trois cuillers de sucre et un peu de essence de vanille. L’autre moitié des fruits je l’ait ajouté par après pour qu’il y en ait d’entiers et pour la présentation.
Tout est plus ou moins prêt pour les invités.
Je vais vite me changer. J’ai bon avoir mis une tenue un peu plus habillée, j’ai quand même l’air drôle avec mes « crocs » bleu pétant. Afin d’alléger les bagages je n’ai pris que mes souliers de marche et mes crocs en guise de pantoufles. Car le cas échéant ils pourraient être utilisés à l’extérieur.
Les invités arrivent. Je ne les ait pas encore vus, mais j’entends la grenouille gardienne. Oui, Elizabeth à une sorte de grenouille en céramique avec un détecteur de mouvement qui enclenche un croassement. C’est discret et il faudrait le savoir pour l’éviter et encore j’ignore comment pourrait-on la désactiver sans qu’elle croasse.
L’ambiance est agréable, nous sommes tous dans le salon dégustant notre apéritif, parlant de tout et de rien. Buvant du cava ou du champagne, goûtant les toast aux anchois, ainsi que le fuet et le fromage. Les dattes au lard one eu un accueil très chaleureux aussi.
Comme nous ne savions pas trop comment se placer à table, c’est venu tout seul. Le bœuf bourguignon est délicieux. Le vin qui l’accompagnait aussi. Mon dessert a surpris et moi-même j’ai été surpris qu’il ait eu un aussi bon succès.
Le café a été pris dans le salon à nouveau.
Un peu plus tard, les invités se sont retirés et nous nous sommes attachés à rendre à la cuisine son aspect habituel, nous félicitant de notre soirée réussie.
Petit à petit chacun s’est retiré dans sa parcelle privée.
J’ai écouté un peu de musique et après mes rituels du soir, je me suis couché. C’était probablement vers une heure moins le quart.
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