Dimanche 12 août
Portstewart - Limavady - Londonderry - Letterkenny - Rathmelton - Portsalon
Je me suis levé à six heures moins vingt et comme prévu j’étais à la douche dix minutes plus tard.
C’est un système assez spécial, il y a un mélangeur électrique sans robinets apparents. I suffit de choisir froid, medium, chaud, brûlant, pour avoir de l’eau allant de 15 à 60 degrés. Tous les interrupteurs de la salle de bain sont à ficelle. Probablement pour garantir une meilleure étanchéité.
De retour à ma chambre je me suis habillé comme hier car je ne veux pas mettre directement des shorts sans trop savoir où je vais.
J’ai défait une partie de mes bagages et j’ai étalé les accessoires sur le divan. Ce sera une routine à mettre en œuvre tous les jours afin de choisir, en fonction de l’endroit où nous allons, quoi prendre.
Comme je ne sais pas trop bien où nous allons aujourd'hui, je prends un peu tout : les deux appareils photo, le trépied, le GPS, … le sac à dos et le sac à ventre.
Pendant qu’Armel et Dominique prennent leur douche Rosanne a fait du café. Je n’y avais pas pensé. Demain ce détail ne m’échappera pas. Nous commençons à prendre une tartine car le timing est serré.
Evelyn est arrivée passé six heures et demie. Nous nous sommes mis en route vers sept heures moins le quart.
J’ai pris un atlas de l’Irlande pour suivre un peu où nous allons. J’ai enclenché aussi le GPS, sur piles. En principe je devrais avoir une autonomie d’environ quatre heures.
Nous passons par Coleraine et nous dirigeons vers l’ouest.
Comme je ne sais pas exactement où nous allons je ne peux pas demander au GPS de m’indiquer le chemin, tout au plus je peux constater par où nous passons et les caractéristiques de la route.
Evelyn nous commente ci et là des faits relatifs à la période des troubles. Bien que tout soit retourné à la normale il y a encore des séquelles mais surtout des souvenirs. En outre certains édifices publiques sont encore fortifiés.
Nous quittons le Derry (Irlande du Nord) pour le Donegal (République d’Irlande). En fait rien ne semble changer au paysage si ce n’est que les prix sont affichés en euros (dans les stations à essence, par exemple) et que les signaux de limitation de vitesse sont exprimés en kilomètres. Un peu après Londonderry nous nous sommes écartés de la route pour monter sur une petite colline où il y a une forteresse ancienne.
Nous avons eu de la chance car la barrière de l’enceinte était fermée et par hasard la dame qui a la clé promenait justement ses chiens dans les environs. Nous avons pu y accéder.
En fait il s’agit d’une construction en pierre érigée aux alentours de l’an zéro sur les fondations d’un monument préhistorique de la période néolithique (3000 avant Jésus-Christ)
Il s’agit de Grianan Ailligh le solarium de Aileach.
Nous ne nous sommes pas trop attardés pour ne pas faire attendre Ian.
Ian est un ami de longue date d’Evelyn. Habitant Portstewart il a une résidence secondaire à Doagh Beg. C’est là qu’on se rend apparemment.
Nous reprenons la route. Maintenant que je sais où nous allons, j’ai pu demander au GPS de m’indiquer la route. Cela tombe bien car parfois Evelyn n’est pas trop certaine du chemin à suivre et je peux l’aider un peu.
Bien que ce ne soit pas extrêmement loin cela nous a pris environ deux heures et demie pour y arriver. Un peu avant de quitter la route principale Evelyn nous a proposé de descendre car la route non asphaltée est pleine d’ornières et nids de poule à tel point qu’avec notre poids la voiture risque de racler le fond.
Nous y voilà. C’est une petite maison sur un promontoire avec pleine vue sur le Loch Swilly, qui s’étend à environ trois cents mètres en contre bas.
En face, un peu au nord, on distingue le Dunaff Head et plus loin, ce qu’ils appellent l’hippopotame, le Malin Head.
Nous faisons la connaissance d’Ian. J’ai un peu de mal à le comprendre mais dans l’ensemble cela va bien. Il nous fait vite un tour de la maison afin que nous nous familiarisions.
La maison a été construite en longueur pour pouvoir profiter au maximum de la vue, quoique elle a un côté mer et un côté intérieur. L’un complètement vitré l’autre pas. Que cela doit être agréable de pouvoir profiter du silence tout en regardant ces étendues vierges. Côté intérieur il y a deux chambres et la salle de bains et toilette, côté mer : la cuisine américaine, sale à manger, salon et une chambre à coucher qui se suivent sans séparation apparente si ce n’est qu’un panneau pliant/coulissant qui peut privatiser la chambre.
J’aime la disposition des ustensiles de cuisine sur étagère apparente, cela lui donne un air simple et rustique à la fois.
Le bâtiment adjacent est le garage qui, pour le moment, est occupé par une table de ping-pong, des vélos et quelques objets. Entre le deux édifices prône sa voiture, dont il est fier. Une Morgan décapotable (en fait, je crois que toutes le sont)
Nous passons à la cuisine et pendant que nous dressons la table Evelyn commence à préparer une petit déjeuner à l’anglaise. : œufs, bacon, du pain de pomme de terre, etc.
Il est bien venu, d’autant plus qu’il y a environ trois heures que nous avons eu notre café matinal.
Après la collation, nous, les hommes, faisons vite la vaisselle.
Au programme une promenade dans l'arrière pays. Il y a une élévation rocheuse de terrain d'environ 300-400 m sur le niveau de la mer. De là nous pourrons contempler toute l'étendue de la région.
Le parcours n'est pas difficile mais fort humide. Comme il a plu très récemment le sol regorge d'eau. Le soleil est de la partie. Je prends assez bien de photos, tant avec le petit appareil qu'avec le grand. Plus tard j'éliminerai les moins bien réussies.
Arrivés au sommet nous avons fait une petite pause. Sur le chemin de retour nous avons fait la rencontre de deux personnes qui se promenaient. Il s'agit d'un fermier des environs et son fils ou quelqu'un de la famille qui étudie à la capitale. Le fermier connaît Ian en tant que l'homme à la Morgan. Les gens, sans trop se connaître savent qui ils sont. Nous avons papoté sur tout le chemin de retour. Jusqu'à arriver à hauteur de leur ferme, puis nous avons mis le cap vers notre repaire du moment.
Voici une vue du paysage qu'on peut contempler depuis l’endroit où nous nous trouvons. A la vue de cette photo on dirait qu’il s’agit d’une étendue d’eau connexe à la mer, qu’il suffit que la marée monte pour que les deux extensions d’eau n’en fassent qu’une. En réalité cela est impossible à moins qu’un nouveau déluge n’ai lieu. Entre l’eau du premier plan, par ailleurs d'eau douce, et l’eau salée du deuxième plan il y a une distance supérieure à un kilomètre et un dénivelé d’environ 350m. C’est une photo trompe-l-œil.
Au retour, nous sommes allés nous baigner. Pour accéder à la plage, au lieu de descendre directement, nous avons rebroussé un peu le chemin qui mène à la villa et puis après traverser un emplacement de bungalows de week-end nous sommes descendus par un sentier qui mène à une petite crique où sont amarrés les bateaux. La marée est descendante ce qui ne facilite pas le choses, au moins pour moi, car il faudra marche un bout dans l’eau avant de pouvoir dire qu’on est mouillé. J’aurais préféré pouvoir plonger directement. En fait cela, comme on dirait ici, n’est pas ma tasse de té. En général je ne me baigne que pour me rafraîchir et ici on ne peut pas dire que j’aie besoin.
Afin de pouvoir sauver la face, je ferai un effort.
Comme nous sommes sur un bord rocheux, et un sol sablonneux où la mer se trouve à marée haute, tout est complètement imbibé d’eau. Ainsi je dispose mon coupe vent sur le rocher afin d’y déposer mes affaires au sec. Seul Dominique ne se baigne pas. J’y vais, l’eau, en fait n’est pas froide : elle est gelée. Je marche vite pour être le plus vite possible en mesure de plonger. Je me fais l’idée d’être un sous-marin en quête de bas fonds. Je fais une immersion totale, je sors mon périscope (ma tête) et je nage une peu, le minimum pour essayer d’acclimater mon corps à la froideur ambiante. Je sens le picotement typique des aiguilles aux pieds. Je fais surface et je prends le chemin du vestiaire. En tout je suis reste probablement pas plus de cinq minutes. Je n’ignore pas que si j’étais resté plus longtemps mon corps aurait fini par s’acclimater, mais pour quoi faire ?
Un bain comme ça tous les matins ne doit pas être mauvais et doit permettre au corps d’être retapé pour la journée.
J’ai commencé à m’habiller. Les autres n’ont pas tardé à arriver. Ian et Evelyn semblent être insensibles à la basse température. Finalement ils sortent de l’eau aussi.
Cela n’a pas été déplaisant. Sur le chemin de retour il a commencé à pleuviner et du vent s’est levé. Il fait bon d’être à la maison.
Ian m’a demandé, pendant que les femmes préparaient le repas, d’aller jouer au ping-pong avec lui. Il joue assez bien. Pour ma part, malgré que je n’ai pas joué depuis des années, les réflexes reviennent assez vite. Dommage que les pelles ne soient pas des meilleures, car celles-ci ne permettent pas trop de faire des amortis et des effets.
Pendant l’apéritif, Ian nous fait écouter un disque de chansons traditionnelles Irlandaises interprétées par une voix féminine accompagnée d’une harpe. Comme j’apprécie ce genre de musique, j’ai pris les références pour le chercher dès mon retour. Il s’agit d’Hilary O’Neill et le titre du disque : Peace of Ireland.
La soupe courgettes, préparée sous la direction de Rosanne est délicieuse. Puis nous avons un peu de fromage avec du pain et du vin.
Nous ne mangeons pas trop car ce soir Nous avons réservé dans un bon restaurant à Rathmullan.
Nous parlons de faire un repas chez nous afin de pouvoir correspondre et inviter en contrepartie les personnes qui nous accueillent. Tout d’abord on pensait à demain, mais il risquer d’être trop juste, nous l’avons reporté à mardi soir. Probablement il faudra faire deux sessions car les capacités techniques d’accueil sont limitées.
Après le repas, Ian nous propose d’aller faire un tour, en voiture jusqu’au Phare de Fanad Head. Je monte ave lui dans la Morgan. Mais comme je le craignais, j’ai dû descendre deux cents mètres plus loin pour ne pas toucher fond. Je suis remonté à nouveau. Il commence à pleuvoir de plus en plus fort, par rafales.
La voiture bien qu’attrayante de l’extérieur, elle n’est pas très confortable à l’intérieur. Je ne me vois pas aller en Espagne avec. Lorsqu’il a commencé à pleuvoir, Ian a actionné les essuie glaces. Trois mignons mini essuie glaces se sont mis en route. On dirait un jouet.
A Fanad Head nous sommes descendus et marché jusqu’au bord de l’eau ou falaise. Il continue de pleuvoir.
Au retour c’est Dominique qui est montée dans la Morgan.
Arrivées à la maison. Evelyn propose une dernière promenade sur la plage, pendant qu’Ian recharge ses batteries, avant de prendre la route de retour. Rosanne préfère rester se reposer un moment et décline l’offre. Nous partons donc à quatre. Armel, Dominique, Evelyn et moi. La marée est montée depuis tantôt. Je crois qu’elle est à son point culminant.
Nous prenons la route. Rosanne monte avec Ian. Cette fois-ci, nous descendons du côté est de la « péninsule », au milieu de la route sur un point de vue nous faisons un arrêt photo et échange d’accompagnateur pour Ian. C’est le tour d’Armel, ainsi nous y aurons tous goûté.
Le restaurant est assez grand. Néanmoins il a l’air bien tenu. On nous a réservé une table ronde. Après avoir fait notre choix, nous conversons. Je sens que le groupe n’est pas encore soude mais en voie à l’être. Il n’y a pas eu la moindre note déplaisante ou discordante.
La pluie s’est arrêtée de tomber et un beau double arc-en-ciel apparaît.
Nos plats arrivent. Ils sont bien préparés, présentés et servis.
Armel semble s’y connaître en vins. Son choix s’avère complètement en accord avec les mets.
Selon les prévisions météorologiques il semblerait que du mauvais temps remonte du sud vers le nord, qu’il va y avoir des tempêtes et que demain risque d’être le meilleur jour de la semaine. Nous devons sans faute aller voir la Giant’s Causeway et la côte car plus tard, cela risque d’être impossible.
Evelyn est tracassée car elle est sur la réserve d’essence. Il fait noir et elle ne connaît pas parfaitement la zone. Là je lui dis de ne pas s’en faire, qu’en principe elle devrait avoir de l’essence au moins pour une bonne quarantaine de kilomètres. On devrait trouver au moins quelques stations avant. Je sors le GPS et je demande à savoir s’il y a une station dans les environs. Il y en a plusieurs. Je programme alors le retour, car maintenant je sais où je vais, et je cherche la station d’essence la plus proche sur notre chemin. Elle est à environ 15 kilomètres.
Evelyn n’est pas trop à l’aise mais finalement elle est épatée. Nous n’avons eu à nous écarter de notre chemin que deux cents mètres.
Avec le plein à ras bord, nous entamons le retour définitif. Je suis assis à l’avant en copilote. Peu à peu, à l’arrière on n’entend plus rien. Ils somnolent. Je discute avec Evelyn de tout et de rien. Nous vérifions notre route. Je la préviens lorsqu’il va y avoir un virage serré ou un changement de direction. Je lui indique quelle sortie prendre lors des ronds-points. Pour rire je programme le GPS pour qu’il annonce les informations avec un accent british, américain, etc. Arrivés à Londonderry elle m’annonce qu’elle n’est jamais passée par l’endroit où nous nous trouvons, car un rond-point avant elle aurait pris un autre chemin habituellement. Je lui dis que je ne connais pas du tout le coin, qu’on doit faire confiance au GPS. Je redouble donc d’attention pour ne pas rater une bifurcation. Après trois changements de direction Evelyn me dit savoir où elle est et reconnaître le chemin, que le GPS lui a montré une nouvelle route intéressante.
Nous approchons de Coleraine, on y est presque. Finalement nous arrivons « at home » à onze heures passées de quelques minutes.
Evelyn prend congé de nous et reviendra demain vers huit heures et demie.
Mes compères ne vont pas la faire longue. Avant minuit tout le monde est casé dans ses pénates.
Comme à l’habitue, j’aime profiter de ces moments de solitude, quand tout le monde dort. Je me mets en pyjama, c'est-à-dire en short de nuit.
Je prépare mes affaires de demain. Et je m’installe sur un des fauteuils. Celui à côté de l’ordinateur. Je mets Katie Melua, Call Off the Search, et me laisse verser par sa voix langoureuse. Elle a un style fort proche de Norah Jones, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Je prends note des références du CD, au retour je le trouverai facilement sur Itunes.
Je prends l’ordinateur. Il est posé sur un dispositif assez judicieux. Il est sur une tablette, sorte de plateau auquel on a collé ou cousu en dessous une sorte de cousin rembourré de riz ou quelque chose de similaire de sorte que lorsque l’on le pose sur ses genoux il s’adapte aux formes des jambes.
Je lance l’ordinateur histoire de voir un peu les caractéristiques. Comme il a trois portes USB accessibles je profite pour transférer les photos prises jusqu’à maintenant dans une des clés.
Finalement je me suis mis au lit vers deux heures et demie.
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